
Observer un chat chuter, parfois de plusieurs mètres, puis se rétablir en plein vol pour retomber habilement sur ses pattes est une scène aussi intrigante que fascinante. Ce réflexe, souvent qualifié de « miracle félin », repose en réalité sur un enchaînement précis de réactions biologiques, neurologiques et physiques. Mais comment un animal peut-il corriger sa position en plein vol, et si rapidement ?
Un réflexe inné et une anatomie bien adaptée
Le « réflexe de redressement » est une capacité innée chez le chat. Il apparaît dès l’âge de 3 à 4 semaines et devient pleinement opérationnel autour de 6 à 7 semaines. Concrètement, cela signifie qu’un chaton apprend très tôt à se remettre automatiquement dans une position stable dès qu’il sent que son corps est déséquilibré.
Tout commence avec l’oreille interne, et plus précisément le vestibule, un organe sensoriel chargé de détecter les mouvements de la tête dans l’espace. Dès qu’un chat tombe, son vestibule envoie une information claire à son cerveau : il n’est pas à l’endroit.
Instantanément, le chat engage une série de mouvements pour réorienter sa tête, puis son corps, et enfin ses pattes. Ce redressement s’effectue en une fraction de seconde. C’est possible grâce à une colonne vertébrale très souple, capable de se tordre sans se blesser, et à une absence de clavicule osseuse rigide, ce qui lui permet de tourner ses épaules plus librement.
Jusqu’où peuvent-ils tomber ?
Il existe un phénomène étonnant appelé le « syndrome du chat parachute » : des vétérinaires ont observé que des chats tombés de 5 à 7 étages subissaient parfois plus de blessures que ceux tombés de 10 à 15 étages.
Cette capacité s’explique notamment par l’atteinte d’une vitesse limite lors des grandes chutes, estimée autour de 100 km/h. Une fois cette vitesse atteinte, le chat relâche ses membres et stabilise sa posture, à la manière d’un écureuil planant. Ce relâchement musculaire permet d’absorber l’impact plus efficacement.
Retomber sur ses pattes n’assure pas systématiquement l’absence de blessures. Surtout si l’atterrissage se fait sur une surface dure, irrégulière ou en présence d’obstacles.
Ce qui donne l’impression que les chats défient la gravité, c’est la combinaison de leurs réflexes, de leur flexibilité et d’une biomécanique sophistiquée.
Ce n’est pas de la magie : c’est de la science… à quatre pattes.