
Hurlements de chiens, envols soudains d’oiseaux, poissons fuyant vers les profondeurs… Ces phénomènes, observés avant certains séismes, alimentent la curiosité des chercheurs depuis longtemps. Les animaux possèdent-ils un sixième sens ? Ou sont-ils simplement capables de percevoir des signaux imperceptibles à l’homme ?
Quand la nature réagit avant la terre
À travers l’histoire, de nombreux témoignages évoquent des réactions animales inhabituelles précédant un séisme. En Haïti, au Japon ou en Turquie, des chiens ont refusé de rentrer à la maison, des chats se sont volatilisés, et des troupeaux entiers se sont mis à courir sans raison apparente.
D’après les scientifiques, les animaux pourraient percevoir certains indices annonciateurs, tels que :
- De légères vibrations, connues sous le nom d’ondes P, peuvent être perçues avant les secousses principales.
- Des modifications électromagnétiques de l’environnement,
- Ou encore des changements chimiques dans l’eau et le sol.
Ces indices, bien trop subtils pour l’humain, deviennent détectables grâce aux sens affinés de certaines espèces.
Des sens hors du commun
La clé réside dans les capacités sensorielles exceptionnelles des animaux :
- Chiens : L’ouïe particulièrement développée — environ quatre fois plus performante que celle des humains — permet de percevoir des sons de haute fréquence produits par l’activité souterraine.
- Oiseaux : sensibles aux champs magnétiques, ils réagiraient aux variations électromagnétiques liées à l’activité tectonique.
- Les poissons et les amphibiens sont en mesure de percevoir de très légers changements chimiques dans l’eau, généralement liés à la pression du sous-sol.
La combinaison de leur perception affinée et de leur instinct de survie pourrait rendre compte de leur réaction rapide face aux indices d’un séisme.
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La science en quête de réponses
Depuis les années 1970, et notamment après le séisme de Haicheng en Chine où des comportements animaux avaient été observés, les chercheurs étudient ce phénomène. Aujourd’hui, des programmes associent l’intelligence artificielle, les capteurs sismiques et le suivi GPS d’animaux pour tenter d’anticiper les tremblements de terre.
Toutefois, une limite persiste : différencier une réaction liée à un séisme de celle provoquée par d’autres facteurs comme le climat, les sons ou la présence de prédateurs.
Les animaux semblent capables de percevoir ce que nous ne voyons pas : des vibrations infimes, des signaux électromagnétiques ou chimiques qui précèdent parfois les séismes. Bien que la science n’ait pas encore percé tous les mystères de cette perception, ces comportements méritent d’être pris au sérieux.
