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La Taxe sur les Fenêtres : Un impôt historique aux conséquences architecturales

L’histoire fiscale de l’Angleterre est jalonnée de mesures innovantes, certaines plus mémorables que d’autres. L’une des plus intrigantes est sans doute la « taxe sur les fenêtres, » introduite en 1696 sous le règne de Guillaume III. Cet impôt visait à augmenter les revenus de l’État, influençant durablement l’architecture et la société anglaises.

L'origine de la Taxe sur les Fenêtres

La fin du 17e siècle était une période de grandes dépenses pour le gouvernement anglais, notamment en raison des guerres en Europe et des réformes administratives. Afin de renflouer les caisses de l’État, les autorités cherchèrent de nouvelles sources de revenus. C’est dans ce contexte qu’est née la taxe sur les fenêtres. Plutôt que de taxer directement les revenus ou les biens, l’idée était de taxer les signes extérieurs de richesse, en l’occurrence, les fenêtres, considérées comme un luxe à l’époque.

17 e siècle Angleterre
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Mise en Œuvre et Réactions

La taxe sur les fenêtres était calculée en fonction du nombre de fenêtres dans une propriété. Les maisons avec moins de dix fenêtres étaient exemptées, mais celles avec dix à vingt fenêtres payaient deux shillings par fenêtre, et les maisons avec plus de vingt fenêtres payaient quatre shillings par fenêtre. Cette méthode était censée être équitable, car elle taxait davantage les riches.

Cependant, cette taxe eut des conséquences inattendues. Pour éviter de payer, de nombreux propriétaires choisirent de murer certaines de leurs fenêtres. Cette pratique devint si courante que des expressions comme « daylight robbery » (vol de lumière du jour) sont supposées avoir leurs origines dans cette période, bien que cette étymologie soit contestée.

Impact Architecturale et Sociale

L’effet le plus visible de la taxe sur les fenêtres est peut-être l’architecture des bâtiments datant de cette époque. Les maisons anciennes en Angleterre, en particulier celles construites ou modifiées entre 1696 et 1851, présentent souvent des fenêtres murées. Cette caractéristique est devenue un indicateur clé pour les historiens de l’architecture lorsqu’ils datent et analysent des bâtiments historiques.

taxe sur les fenêtres
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En outre, la taxe sur les fenêtres a eu des répercussions sur la santé publique. En limitant le nombre de fenêtres, on réduisait également la ventilation et la lumière naturelle dans les habitations, ce qui pouvait aggraver les conditions de vie et propager les maladies.

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Abolition et Héritage

La taxe sur les fenêtres, critiquée pour ses impacts sur la santé publique, fut abolie en 1851, permettant une renaissance de l’architecture victorienne avec de grandes fenêtres et plus de lumière naturelle. Aujourd’hui, cette taxe intéresse les historiens et amateurs d’architecture, illustrant comment une politique fiscale peut profondément influencer l’environnement bâti et la société.

En conclusion, la taxe sur les fenêtres, bien que disparue depuis longtemps, a laissé une marque indélébile sur l’architecture et la culture britanniques. Elle nous rappelle que les politiques fiscales doivent être conçues avec soin pour éviter des conséquences imprévues et souvent néfastes.

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